Eucalyptus perriniana : l'un des meilleurs pour un jardin

De croissance juvénile rapide, Eucalyptus perriniana atteint au plus huit ou neuf mètres. Il développe en une dizaine d'années une silhouette d'abord élancée. Son houppier s'arrondit et devient tortueux avec l'âge, par l'apparition basse de charpentières horizontales et pérennes. Il forme souvent plusieurs troncs successifs, élargissant aussi sa silhouette. Adulte, il prend de la place par son port globuleux.

Sa résistance au froid semble variable selon son origine, à cause de l'existence de plantes hybrides, à moins qu'il s'agisse d'un caractère propre aux populations d'altitude. Bossard et Cuisance le mentionnent gélif, alors qu'il est aussi cité comme le plus résistant de tous. Les populations pures d'altitude correspondent en tout cas à l'un des eucalyptus intéressant le jardinier, au moins jusqu'au climat de Paris. Plusieurs expériences l'indiquent meilleur que des espèces réputées, comme E. niphophila ou E. parvifolia. Un gel prolongé, ou surtout trop intense, peut néanmoins tuer sa partie aérienne.

Le planter jeune et le bichonner

Ses feuilles juvéniles glauques s'avèrent très attractives et le recépage, fortuit ou volontaire, renouvelle leur apparition pendant au moins une décennie. Connées (feuilles opposées dont la base se soude de part et d'autre de la tige) et orbiculaires, elles sont très esthétiques et d'une bonne tenue en vase. Celles adultes sont lancéolées et un peu falciformes. L'écorce squameuse, aux coloris changeants, forme un rhytidome abondant de bel effet. La floraison blanche s'avère précoce et attrayante.

Planté en sol quelconque, pas trop sec ni trop alcalin, plutôt pauvre en éléments fertiles, ce petit arbre est d'installation et croissance rapides. Un tuteurage peut être utile dans les endroits venteux durant son jeune âge, à moins de préférer un port plus pittoresque. Il est avant tout nécessaire de lui éviter toute concurrence herbacée, par un paillage soigneux et renouvelé pendant les premières années. L'installer dans un endroit lumineux. Sa croissance est optimisée par un bon confort hydrique. Il convient cependant de lui assurer un contexte assez drainant. À son jeune âge, réaliser des arrosages pas trop abondants mais répétés, lors des printemps et des étés trop secs.

Christophe Chambolle (*) et Valéry Malécot (**)

(*) Ingénieur conseil en horticulture et paysage. (**) Maître de conférences en botanique.